Diètes populaires : les risques pour la santé des régimes restrictifs

Poids

« Perdez 30 livres en 30 jours ». « Nouvelle cure détox qui fait fondre la graisse en 10 jours seulement »… Il est difficile de ne pas être tenté par les promesses de perte de poids « miraculeuses » des régimes minceurs très présents dans les magazines, à la télévision, sur les panneaux publicitaires et sur Internet.

Des promesses à très court terme qui enclenchent un cercle vicieux

Ni l’efficacité, ni l’innocuité de plusieurs produits, services et moyens amaigrissants n’ont encore été démontrées clairement par la littérature scientifique. Ces régimes drastiques se soldent la plupart du temps par une reprise complète du poids perdu et comportent de nombreux risques pour la santé. En effet, les études démontrent qu’après cinq ans, jusqu’à 95 % des personnes reprennent le poids perdu, et parfois davantage.

S’il est vrai qu’un régime restrictif peut engendrer une perte de poids rapide et impressionnante, cette lune de miel prend généralement fin abruptement. Trop restrictives en calories, excluant parfois la consommation de certains aliments ou certains groupes d’aliments « interdits », ces méthodes drastiques mènent à une diminution du contrôle sur l’alimentation, qui peut s’accompagner de rages alimentaires.

Avec ces méthodes trop restrictives, le poids perdu est repris lorsque les anciennes habitudes alimentaires refont surface, ce qui peut mener à un sentiment d’échec. Ceci porte d’ailleurs plusieurs personnes à essayer un autre régime par la suite. Et voilà que le cercle des diètes amaigrissantes débute. S’il est facile d’y entrer, il est toutefois bien plus difficile d’en ressortir indemne. Et plus ces tentatives de perte de poids sont nombreuses et durent longtemps, plus les effets dommageables pour la santé physique et psychologique se font ressentir.

Adieu aux kilos… de muscles et d’eau!

La perte de poids spectaculaire qu’entraînent de tels régimes à court terme pourrait laisser croire qu’ils sont efficaces. Au contraire, la majeure partie du poids perdu s’explique par une déshydratation et une perte de masse maigre (muscles), plutôt que par une perte de graisse. En quelques semaines seulement, une diète de moins de 1 000 calories peut entraîner une perte de 20 % de la masse musculaire. Et comme les muscles sont les tissus les plus énergivores au repos, une diminution de la masse musculaire entraîne inévitablement une diminution du métabolisme de base.

Une revue de la littérature effectuée en 2013 a d’ailleurs démontré que les diètes à court terme (< 6 semaines) provoquaient une réduction deux fois plus importante des dépenses énergétiques au repos comparativement aux méthodes de perte de poids à plus long terme (> 6 semaines). Dans la même lignée, une autre étude a observé qu’un groupe de femmes obèses et ménopausées qui perdaient plus de 0,74 kg par semaine en suivant une diète restrictive enregistraient une perte de masse maigre quatre fois plus élevée qu’un groupe de femmes attitré à un rythme de perte de poids plus graduel (moins de 0,74 kg par semaine). De plus, aucune différence significative concernant la quantité de masse adipeuse perdue n’a été observée entre ces deux groupes, ce qui soutient encore le fait que les régimes restrictifs réduisent surtout les kilos… de muscles et d’eau.

Ainsi, lorsqu’une personne recommence à manger comme avant, elle peut prendre quelques kilos en plus, simplement parce que ses dépenses énergétiques au repos se sont abaissées lors du régime strict. De plus, à la suite d’un régime drastique, le corps a tendance à entreposer sous forme de graisse les calories dont il a si longtemps été privé.

Viser une perte de poids graduelle s’établissant à 0,5 à 1 kilo (1 à 2 livres) maximum par semaine favorise la perte de masse grasse, plutôt que la perte de muscle.

Les pertes de poids trop restrictives : les plus dommageables pour la santé

Votre corps a besoin d’énergie et de nutriments essentiels pour assurer son bon fonctionnement. La privation associée à de tels régimes l’expose à plusieurs perturbations.

Vous n’êtes pas encore convaincu? En plus d’être inefficaces à moyen et long terme, les régimes restrictifs comportent de nombreux risques pour la santé physique et psychologique :

  • Effet « yo-yo » des régimes drastiques : regain de poids et sentiment d’échec;
  • Fonte musculaire et perte d’eau associées aux tissus perdus, entraînant une diminution du métabolisme de base et des dépenses énergétiques au repos;
  • Risque de déshydratation, d’hypotension, de troubles de la digestion (constipation, diarrhée), de perturbation hormonale, de perte de cheveux et de crampes musculaires;
  • Risque de carences nutritionnelles en protéines, en lipides essentiels, en calories, en certaines vitamines et minéraux (en fer, en calcium, etc.);
  • Risque de maladies, telle l’anémie ou l’ostéoporose;
  • Risque de déséquilibre électrolytique, d’arythmie et d’arrêt cardiaque lié à un régime hypocalorique sévère;
  • Risque de gain de poids associé aux tentatives répétées de perte de poids;
  • Développement d’une relation malsaine avec la nourriture et avec le corps;
  • Perte de contact avec les signaux de faim et de satiété;
  • Fatigue intense, mal de tête, difficulté à se concentrer et diminution de la productivité;
  • Diminution de l’estime de soi, insatisfaction corporelle, sentiment d’échec et de culpabilité;
  • Préoccupation excessive à l’égard du poids, ou encore développement de troubles alimentaires (anorexie, boulimie, hyperphagie, etc.).

*Notez que ces risques dépendent de la durée, de la nature, de la méthode et de l’ampleur de la restriction calorique.

Surtout, les régimes drastiques ne mènent pas à l’adoption de saines habitudes de vie, qui sont beaucoup plus gagnantes pour la santé et le maintien d’un poids naturel à long terme.

Démasquez les régimes non sécuritaires

Les tactiques marketing utilisées par l’industrie des produits, services et moyens amaigrissants (PSMA) sont nombreuses. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des slogans trompeurs et des allégations non plausibles dans leurs publicités. Il n’existe actuellement aucune législation spécifique concernant les publicités des PSMA.

Selon l’Association pour la santé publique du Québec, les trois stratégies publicitaires les plus utilisées sont : miser sur le caractère « naturel »; vanter que le produit ou la démarche est approuvé par un médecin et que son efficacité est prouvée; et utiliser un « discours santé ».

Vous vous demandez si votre méthode de perte de poids est sécuritaire? Faites le test d’Extenso : Évaluez votre régime minceur.

Les saines habitudes de vie : moins séduisantes, mais plus efficaces à long terme

L’adoption de saines habitudes de vie demeure, sans contredit, la façon la plus naturelle qui soit pour maintenir un poids naturel et pour être en santé.

Les nutritionnistes sont les professionnels de la santé reconnus comme étant les spécialistes de la nutrition humaine, qui peuvent vous aider dans votre démarche de saine gestion du poids. Trop coûteux? Les coûts associés à divers produits amaigrissants varient entre 310 $ et 950 $? À ce prix, vous pouvez bénéficier de plusieurs séances de consultations en nutrition et de conseils personnalisés.

Et surtout, n’oublions pas, la santé est plus qu’une question de poids!

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