Êtes-vous trop préoccupées par votre poids?

Résolutions de nouvelle année

Deux problématiques reliées au poids se côtoient dans notre société. L’épidémie d’obésité, d’une part. L’obsession de la minceur, de l’autre. Si on connaît et mesure plus souvent les conséquences de l’obésité, l’obsession de la minceur menace elle aussi la santé de nombreuses femmes… et jeunes filles.

La face cachée de la problématique du poids

Environ 57 % des adultes et 26 % des enfants québécois ont un surplus de poids. Il s’agit d’une augmentation considérable depuis 25 ans. La préoccupation collective face à cette tendance se justifie quand on sait que l’embonpoint et l’obésité augmentent les risques de souffrir de plusieurs maladies : hypertension, maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, cancer, etc. Cependant, cela ne signifie pas que chaque individu doit développer une préoccupation personnelle à l’égard de son poids!

Pourtant, selon un sondage Ipsos Reid mené en 2008, 73 % des Québécoises désirent maigrir et 62 % ressentent une pression sociale pour rester minces ou pour perdre du poids. Cette source révèle aussi que 50 % des femmes de poids normal, et même 21 % de celles sous leur poids santé, souhaitent maigrir. Autre fait troublant : 70 % des adolescentes font des efforts répétés pour contrôler leur poids ou en perdre. Le plus désolant est que le tiers des fillettes de 9 ans ont déjà tenté de maigrir.

Les médias, la publicité, la mode et l’industrie du spectacle contribuent à créer des normes de beauté mettant en vedette un corps féminin très mince, voire maigre. La quête de la minceur devient une question d’apparence plutôt que de santé. Quand on est davantage intéressé à l’effet des aliments sur notre poids qu’à leur teneur en éléments nutritifs indispensables au bon fonctionnement de notre corps, il y a un problème.

L’effet pervers des régimes

Pour votre corps, entreprendre un régime amaigrissant n’est pas banal. Celui-ci interprète les restrictions alimentaires comme un danger, et il se défend comme il peut. Entre autres, il protège ses réserves de graisse et il utilise les muscles comme combustible pour fournir de l’énergie. Cette perte de masse musculaire s’accompagne d’une perte d’eau, et elle cause une baisse du métabolisme de base. Autrement dit, le corps dépense moins d’énergie pour accomplir ses fonctions vitales. Une perte aussi minime qu’un demi-kilo de muscle suffit à ralentir le métabolisme de base, ce que certains régimes draconiens arrivent à faire en peu de temps. Lorsque vous recommencez à manger comme avant, votre corps, qui craint de devoir faire face à une autre famine, en profite pour faire des réserves. C’est ainsi que vous risquez de reprendre le poids perdu, et même davantage. C’est aussi parfois le début de la valse des régimes et du phénomène qu’on appelle « yo-yo » : perte de poids, gain de poids – perte de poids, gain de poids encore plus marqué, etc.

Le fruit défendu

C’est bien connu, les interdits alimentent le désir. Les nombreuses restrictions et interdictions imposées par les régimes entretiennent et exacerbent votre envie de manger de ces aliments. Et certains de ceux-ci occupent vos pensées et finissent par vous obséder, si bien que, quand vous « cédez », la rage devient incontrôlable! Le fait de vous priver, même quand vous avez faim, risque de vous faire établir une relation négative et malsaine avec la nourriture. Adieu, le plaisir de manger…

Telle mère, telle fille

Comme parent, vos gestes, vos attitudes et vos paroles ont beaucoup d’influence sur vos enfants. Plusieurs études révèlent que les filles dont les mères s’imposent des restrictions alimentaires ou encore qui mangent par compulsions ont plus de risque d’adopter les mêmes comportements. Les enfants sont sensibles aux messages que véhicule, directement ou indirectement, un parent qui accorde une grande importance à l’apparence et qui, de surcroît, est insatisfait de la sienne.


Quelques indices d’une image corporelle négative

  • Vous vous pesez toutes les semaines (ou plus souvent).
  • Vous aimeriez porter une ou deux tailles de vêtement de moins.
  • Vous faites de l’exercice par obligation et non par plaisir.
  • Votre objectif, quand vous faites de l’exercice, est de brûler des calories.
  • Vous pensez très souvent à la nourriture.
  • Vous vous sentez coupable quand vous mangez des sucreries, pâtisseries ou autres gâteries.
  •  Vous êtes insatisfaite de votre corps.

Visez la santé!

Quand vous avez réellement un surplus de poids, il n’est pas nécessaire de maigrir beaucoup pour obtenir des bienfaits. Une perte de poids de 5 à 10 % du poids initial est généralement suffisante pour améliorer la santé. Et, mesdames, sachez que vos rondeurs aux hanches, aux cuisses et aux fesses ne sont pas celles qui présentent le plus grand risque pour votre santé! L’accumulation de poids au niveau de l’abdomen constitue un risque pour la santé beaucoup plus élevé. De plus, les maladies liées à l’obésité sont les mêmes que l’on retrouve chez les gens sédentaires, peu importe le poids. Ce qui implique que la pratique d’activités physiques réduit le risque de maladies chroniques attribuables à l’obésité (diabète de type 2, hypertension, maladies cardiovasculaires et certains cancers), que l’on soit obèse ou pas. Donc, en misant sur la santé plutôt que sur le poids, on gagne sur toute la ligne!

Un réel surpoids?

Pour savoir si votre surplus de poids représente un risque pour votre santé, vous pouvez calculer votre IMC et mesurer votre tour de taille. Voici la classification du risque pour la santé selon ces deux paramètres.

Risque moindre Risque accru Risque élevé
IMC 18,5 à 24, 9 25 à 30 > 30
Tour de taille – femme < 80 cm (31,5 po) 80-88 cm (31,5-34,5 po) > 88 cm (34,5 po)
Tour de taille – homme < 94 cm (37,0 po) 94-102 cm (37-40 po) > 102 cm (40 po)

Rappel :

  • Si vous souffrez d’embonpoint ou d’obésité, fixez un objectif de perte de poids ne dépassant pas 10 % votre poids initial.
  • Consultez une nutritionniste afin d’obtenir des conseils personnalisés et d’adopter une démarche équilibrée.
  • Une perte de poids ne devrait pas dépasser plus de 1 à 2 lb (0.5 à 1 kg) par semaine.
  • Résistez à l’attrait des produits, poudres et autres recettes « miracles » pour maigrir.

Références

  • Aperçu de la problématique du poids, Association pour la santé publique du Québec, http://www.aspq.org (consulté en ligne le 3 décembre 2008)
  • Brown, K.A., Ogden, J. et coll. The role of parental control practices in explaining children’s diet and BMI, Appetite, 2008; 50 : 252–259.
  • L’obésité chez les adultes au Canada : Poids et grandeur mesurés http://www.statcan.gc.ca/ (consulté en ligne le 3 décembre 2008)
  • Maigrir ou être comme je suis. Association pour la santé publique du Québec, http://www.aspq.org/view_publications.php?id=20 (consulté en ligne le 3 décembre 2008)
  • Maigrir : pour le meilleur et non le pire, Association pour la santé publique du Québec, http://www.aspq.org (consulté en ligne le 3 décembre 2008)
  • Les problèmes reliés au poids au Québec, un appel à la mobilisation, Groupe de travail provincial sur la problématique du poids (GTPPP), Association pour la santé publique du Québec, http://www.aspq.org, (consulté en ligne le 3 décembre 2008)
  • Saviez-vous que…Équilibre, groupe d’action sur le poids, http://www.equilibre.ca (consulté en ligne le 17 avril 2009)
  • Scaglioni, S., Salvioni, M., Galimberti, C. Influence of parental attitudes in the development of children eating behaviour, British Journal of Nutrition, 2008; 99 (suppl. 1) : S22–S25.
  • 2006 Canadian clinical practice guidelines on the management and prevention of obesity in adults and children, CMAJ, 2007;176(6): 1-117.

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