Le soya et l’hypothyroïdie

Aliments protéinés

Le soya est un aliment qui possède une valeur nutritive intéressante. Cette source de protéines végétales est riche en fibres, ne contient pas de cholestérol et renferme des bons gras. Cet aliment devrait être incorporé plus souvent à notre alimentation. Toutefois, il semble que dans certaines situations, le soya pourrait nuire au fonctionnement normal de la glande thyroïde en diminuant l’absorption de l’iode.

En effet, chez une personne souffrant d’hypothyroïdie ou qui a une déficience en iode dans son alimentation, le soya pourrait aggraver leur condition en faisant compétition à la médication ou encore à l’absorption d’iode.

La glande thyroïde en bref

Cette glande joue un rôle crucial dans la régulation du métabolisme des cellules de notre corps. L’élément clé pour la production des hormones thyroïdiennes est l’iode.
La majeure partie de l’iode se trouve dans la glande thyroïde. Ainsi, une déficience en iode entraîne une réduction de la production d’hormones thyroïdiennes, qui se nomme chez l’adulte : un goitre. La consommation d’aliments dits « goitrogènes » peut exacerber cette maladie car ils empêchent la glande thyroïde d’absorber l’iode.

Les crucifères, (le chou, le navet, le rutabaga, brocoli, radis, feuilles de moutarde, etc.) le manioc, le millet, les arachides et les graines de soya contiennent des substances dites goitrogènes qui bloquent et empêchent l’utilisation de l’iode. Une grande consommation de ces aliments crus peut poser problème; la cuisson inactive les effets goîtrogènes de ces aliments.

Les personnes souffrant d’hyperthyroïdie, donc produisant trop d’hormones thyroïdiennes, présentent des symptômes tels qu’une température corporelle élevée, des sueurs abondantes, une perte pondérale, l’irritabilité et l’hypertension. À l’inverse, les adultes souffrant d’hypothyroïdie présentent plutôt des symptômes comme un gain pondéral modeste, un état léthargique et une sensibilité aiguë au froid.

Au Canada, environ 1 % des adultes souffrent d’hypothyroïdie. Les femmes et les personnes âgées sont les plus touchées par la maladie.

Besoins en iode

Les besoins en iode de l’adulte sont de 150 μg /jour. L’iode se retrouve majoritairement dans les produits de la mer, les algues, le sel de table iodé, le lait et les aliments contenant des additifs à base d’iode.

Source Iode (μg)
½ c. à thé sel de table iodé* 134
85g morue cuite 99
1 tasse semoule de maïs cuite 68
1 tasse lait 2% 56
85g crevettes cuites 35
1 petite pomme de terre cuite 34
85g poitrine de dinde cuite 34
2 tranches de pain à grains entiers 32
1 gros œuf cuit 24

*Sachez que le sel mer n’est obligatoirement enrichi en iode. Assurez-vous de choisir ceux qui le sont.

Le soya et la thyroïde en recherche

Les dernières études à ce sujet s’entendent pour dire que le soya produit des effets goitrogènes sur la glande thyroïde seulement en présence d’une déficience en iode.

Il faut aussi savoir que le soya peut également nuire à l’absorption de l’hormone thyroidienne synthétique (synthroïd® ou Levothyroid®). Il est donc conseillé d’éviter de prendre cette médication avec du lait de soya.

Le Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques (CPS) mentionne que l’absorption de la lévothyroxine (hormone thyroïdienne synthétique) peut être diminuée par la consommation de farine de soya, puisque celle-ci se lie au médicament lors de son passage dans le tube digestif.

Recommandations

  1. Consommer suffisamment d’iode.
  2. Les personnes atteintes d’hypothyroïdie sous médication devraient éviter de consommer du soya lors de la prise des médicaments. Les gens présentant un goitre suite à une déficience en iode, ne devrait pas consommer de produits de soya tant qu’ils n’auront pas rétablis cette déficience. Toutefois, il est à noter que le soya n’affecte pas négativement la glande thyroïde des gens ayant un état de santé normal et non-ménopausés.

Références

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