3 bonnes raisons de ne pas manger un noyau d’avocat

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Cette année, le Mois de la nutritionMD invite les Canadiens à relever le défi des 100 repas durant le mois mars. Chaque semaine du mois de mars a son propre thème. Pour la quatrième semaine, le thème est «essayer quelque chose de nouveau».

Pour être en cohérence avec ce concept, j’ai voulu essayé quelquechose de nouveau, soit le noyau d’avocat. Ces dernières semaines, il y a eu un méga buzz sur internet autour de cette petite boule brune. Semblerait-il que c’est bourré de fibres, d’antioxydants et que c’est même plus nutritif que la pulpe de l’avocat. Et petite précision, le noyau doit être coupé en petits morceaux, pulvérisé en poudre, pour ensuite être ajouté à des aliments ou des mets qui vont cacher son goût mauvais.

Laissez-moi être poli en disant : PARDON?

Il y a longtemps, quand je travaillais en cuisine, un chef m’avait dit : «Philippe, n’essaie pas de réinventer la cuisine. Si en 2001, on ne mange pas certains aliments ou on ne cuisine pas d’une certaine façon, c’est qu’il y a certainement une raison.»

Voici donc trois bonnes raisons de ne pas manger ni cuisiner un noyau d’avocat.

Raison #1 : Certains disent que c’est sécuritaire, d’autres non et d’autres disent qu’on a besoin de plus d’études.

Joe Schwarz, directeur de l’Office for Science and Society de l’Université McGill et très bon vulgarisateur, a mentionné que le noyau ne contenait rien de spécial, à part des fibres et des antioxydants qui, de toute façon, pouvaient être obtenus en consommant d’autres aliments plus communs ayant un goût plus intéressant.

Du côté de la California Avocado Commision, on ne recommande pas de consommer le noyau, car il contient des éléments qui ne sont pas destinés à la consommation humaine.

La recherche sur les effets de la consommation du noyau sur l’humain est pas mal au stade embryonnaire. Il y a peu d’études scientifiques, et la plupart d’entre elles concluent à la nécessité de faire d’autres études, notamment en milieu clinique. Tout ça pour dire que pour l’instant, considérant les incertitudes et les divergences d’opinions à l’égard de la toxicité du noyau, je ne recommande pas de manger un noyau d’avocat.

Raison #2 : Je tiens à mes doigts.

Vouloir couper un noyau d’avocat frais en deux, c’est comme essayer de couper une super ball enduite de vaseline sur un comptoir huilé. Ça glisse et ça nécessite beaucoup de volonté. En plus, la lame de ton couteau a de bonnes chances de se diriger directement vers tes doigts lorsque tu appliqueras de la pression sur le noyau. Ce n’est pas pour rien que plusieurs propriétaires de malaxeurs Blendtec ou Vitamix aiment tester la puissance et la robustesse de leur engin en utilisant un noyau d’avocat.

Raison #3 : Il paraît que c’est encore moins plaisant à manger que du rapini.

On raconte souvent qu’on n’aime pas le goût amer de certains légumes, car c’était une façon de se protéger des poisons de certains végétaux lorsque nous étions tous des chasseurs-cueilleurs. Ça a un goût amer, tu le craches, tu survis… jusqu’à tant que tu croises un tigre à dent de sabre.

Bref, le rejet de l’amer fait partie de notre génétique. Aujourd’hui, il y a bien sûr moins de risque à consommer des légumes, et l’amertume de certains légumes s’apprivoise assez facilement.

Par contre, il y a amer (hello hello chocolat noir au chou frisé) et AMER (je n’ai absolument aucun plaisir à manger du rapini). En ce qui concerne le noyau d’avocat, c’est quand même assez douteux qu’on conseille de l’utiliser avec d’autres aliments afin de camoufler son goût, car il a un goût VRAIMENT MAUVAIS. Conclusion : si tu manges un noyau d’avocat, t’aimes souffrir.

BONUS Raison #4 

C’est bien plus plaisant d’utiliser ton noyau d’avocat pour faire pousser un avocatier en piquant quatre ou cinq cure-dents dedans pour le faire tenir à moitié dans l’eau comme on faisait à l’école primaire. Dans quelques semaines, ton noyau deviendra une belle plante qui égayera ton bureau!

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