Cancer
Les bienfaits des fibres sont nombreux : elles contribuent à prévenir les maladies cardiovasculaires et la constipation, et sont d’une précieuse aide dans le contrôle du diabète de type 2 et de l’appétit. Bien que l’effet des fibres puisse être différent selon le type de cancer, certains résultats d’études suggèrent que les fibres pourraient protéger les femmes contre le cancer du sein. Bien que des doutes aient longtemps plané sur cette hypothèse, de récentes études semblent l’appuyer, mais de façon modeste.
Le cancer du sein
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes. Plusieurs facteurs sont susceptibles d’augmenter les risques de souffrir de cette maladie :
- l’âge ;
- des antécédents familiaux de cancer du sein ou des ovaires ;
- aucune grossesse ou une grossesse après 30 ans ;
- menstruations précoces ou une ménopause tardive ;
- l’hormonothérapie substitutive.
Il est assez clair que l’environnement peut également jouer un rôle dans le développement du cancer du sein. Par exemple, la consommation d’alcool et l’obésité sont deux facteurs qui augmentent les risques de cancer du sein.
Les fibres à l’étude
Le World Cancer Research Fund, un groupe international qui analyse l’ensemble des études publiées portant sur le cancer, affirmait en 2007 que les données ne permettaient pas de statuer sur l’effet des fibres sur les risques de cancer du sein.
Depuis la publication de ce rapport, de nombreuses études se sont penchées à nouveau sur ce sujet afin d’élucider si la consommation de fibres permet ou non de protéger contre le cancer du sein.
En 2012, une méta-analyse a analysé les résultats de 16 études prospectives, rassemblant ainsi les données de près d’un million de participants. Selon les résultats de cette méta-analyse, la consommation totale de fibres permettrait de diminuer légèrement les risques de souffrir du cancer du sein. Les fibres solubles semblaient protéger davantage que les fibres insolubles.
En 2013, deux études prospectives se sont intéressées au sujet. La première comportait 334 849 participantes européennes. Comme dans l’étude précédente, la consommation totale de fibres, mais particulièrement celles provenant des légumes, était associée à une diminution des risques de souffrir de cancer du sein. La seconde, rassemblant 4684 femmes, n’a pas trouvé d’association entre la consommation de fibres et le cancer du sein, mais a observé une association entre la consommation de fibres provenant des légumes et la diminution des risques du cancer du sein.
Même si ces résultats semblent encourageants, plusieurs facteurs doivent être pris en considération, car ils montrent uniquement des associations. D’autres facteurs peuvent également intervenir dans les résultats. Par exemple, les gens qui consomment beaucoup de fibres sont souvent plus actifs physiquement, sont plus minces et consomment moins d’alcool et de gras, tous des facteurs qui ont également une influence potentielle sur les risques de cancer du sein.
Il existe deux types de fibres : les solubles que l’on trouve dans certains légumes, fruits et légumineuses et les insolubles qu’on trouve dans la peau des légumes et des fruits et dans le son des grains entiers. Les fibres solubles aideraient à ralentir la digestion alors que les fibres solubles contribuent au travail régulier de l’intestin.
Quelques hypothèses
Bien que des doutes demeurent sur le rôle des fibres dans le développement du cancer du sein, divers mécanismes d’action ont été proposés jusqu’à présent. Les fibres pourraient protéger contre le cancer du sein :
- en réduisant, au niveau de l’intestin, la réabsorption des œstrogènes excrétés par le système biliaire ;
- en agissant indirectement sur la réduction de l’obésité ou en améliorant la sensibilité à l’insuline ;
- en fournissant des éléments nutritifs bénéfiques propres aux aliments riches en fibres comme des caroténoïdes, des isoflavones et des lignanes.
Des légumes et des fruits : encore et toujours !
Jusqu’à présent, la réduction des risques de cancer du sein a été reliée à une consommation élevée de fibres. Il s’agit d’ailleurs d’un nutriment qu’on consomme généralement trop peu en Amérique du Nord. Le meilleur moyen d’augmenter sa consommation de fibres est de manger des fruits, des légumes, des légumineuses et des grains entiers. Ils regorgent de fibres, oui, mais également d’antioxydants, de vitamines et de minéraux qui jouent des rôles importants contre certains cancers et plusieurs maladies chroniques, dont les maladies du cœur !