L’huile de foie de morue ! Remède miracle de nos grands-mères au goût… discutable ! Elle est utilisée depuis longtemps comme supplément alimentaire afin de prévenir différentes maladies. Nos grands-mères avaient-elles raison de nous forcer la cuillère d’huile dans la bouche ?
Riche en bons gras
La morue n’est pas un poisson gras. Ses principales réserves se situent dans son foie. L’huile contenue dans cet organe est très riche en vitamine A, en vitamine D et en oméga-3. Si riche en fait, que des cas d’hypervitaminose A sont notés chez les gens qui en consomment trop. En effet, une simple cuillère à thé (5 ml) d’huile de foie de morue peut facilement fournir le double des apports recommandés en rétinol (vitamine A) chez les adultes en santé. On recommande de ne pas dépasser 3000 μg de vitamine A par jour. Bref, inutile d’abuser des bonnes choses !
Son effet sur la santé
En 2007, des chercheurs ont observé, dans une cohorte de plus de 15 000 participants, que les personnes qui consommaient de l’huile de foie de morue quotidiennement avaient moins de risques de démontrer des symptômes de dépression et d’anxiété. Il s’agit toutefois d’une association qui ne permet pas de prouver un lien direct entre l’huile de foie de morue et la dépression.
D’ailleurs, en 2014, des chercheurs ont observé que les gens qui consommaient des suppléments alimentaires, comme l’huile de foie de morue, consommaient également plus de fruits, de légumes et de poissons gras, et moins de viande rouge et de charcuteries que ceux qui ne prenaient pas de suppléments. De même, les personnes qui prenaient des suppléments étaient plus souvent des femmes, ne fumaient pas, faisaient plus d’activité physique et avaient de meilleures habitudes alimentaires que celles qui n’en prenaient pas. C’est donc que plusieurs facteurs peuvent expliquer ces associations.
D’un autre côté, la consommation d’huile de foie de morue a été associée, dans différentes études, à une plus grande probabilité de développer de l’asthme chez des adultes, et à une densité minérale osseuse plus faible chez des femmes postménopausées. Dans ces deux situations, la quantité de vitamine A contenue dans cette huile est pointée du doigt, sans pouvoir affirmer qu’elle en est réellement responsable.
Le point sur les contaminants
Au-delà de sa valeur nutritive, il ne faut pas passer sous silence la teneur en différents contaminants de l’huile de foie de morue. Plusieurs polluants organiques persistants (POP) tels que les PCB, les DDT les chlordanes et les toxaphènes s’accumulent dans les parties grasses des poissons, comme le foie de la morue. Il n’est donc pas surprenant que des chercheurs les aient trouvés dans l’huile de foie de morue commerciale. Même si les doses retrouvées sont plus faibles que les limites recommandées, on ne sait pas exactement quel effet ils pourraient avoir à long terme, surtout chez ceux qui consomment fréquemment de l’huile de foie de morue.
En bref
Comme toujours en alimentation, l’élixir miracle n’existe pas. Même si l’huile de foie de morue est riche en bons gras, elle reste un supplément alimentaire à consommer avec parcimonie, surtout à cause de sa haute teneur en vitamine A. Consommer du poisson deux fois par semaine demeure une excellente façon de combler nos besoins en oméga-3.