Salubrité et sécurité des aliments
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié à la fin de 2013 un rapport portant sur les risques potentiels liés à la consommation d’aspartame. Ce rapport s’est penché sur l’ensemble de la littérature et les auteurs ont tenu compte de commentaires de centaines d’industries et d’experts internationaux. L’EFSA a réitéré sa position précédente : l’aspartame ne pose aucun danger pour la santé aux doses à laquelle elle est consommée.
Mieux connu sous les noms commerciaux Égal et NutraSweet, l’aspartame provient de la combinaison de deux acides aminés (constituants normaux des protéines), soit l’acide aspartique et la phénylalanine. Cet édulcorant a été mis en marché au Canada en 1981, après avoir répondu aux exigences de la Loi sur les aliments et drogues et du Règlement d’application de Santé Canada. Il est maintenant ajouté à plusieurs boissons dites « diètes » ainsi qu’à plusieurs aliments portant l’allégation « léger » ou « sans gras ».
Y a-t-il des risques à consommer de l’aspartame?
Depuis sa mise en marché, Santé Canada analyse régulièrement les résultats de nombreuses études cliniques effectuées sur des sujets humains et portant sur la consommation d’aspartame et ses risques potentiels sur la santé. La Direction des aliments de Santé Canada a donc fixé une dose journalière admissible (DJA), correspondant à la quantité totale qu’une personne pourrait ingérer quotidiennement, durant toute sa vie, sans effet nuisible. La dose a été fixée à 40 mg d’aspartame/kg de poids corporel/jour, équivalant, en moyenne, à 10 canettes/jour de boissons gazeuses sucrées uniquement à l’aspartame. Les conclusions du rapport de l’EFSA en 2013 supportent la même dose.
L’aspartame est dangereuse seulement pour les personnes souffrant de phénylcétonurie, un trouble héréditaire du métabolisme ne permettant pas d’éliminer la phénylalanine de l’organisme, d’où son accumulation dans le sang des personnes souffrant de cette maladie. Ces personnes doivent d’abstenir de consommer des aliments contenant de l’aspartame.
Lorsqu’on consomme une boisson ou un aliment sucré à l’aspartame, la phénylalanine se transforme en méthanol, sous-produit souvent pointé du doigt pour sa toxicité dans l’organisme, puis en formaldéhyde et, finalement, en formate. C’est pourquoi de nombreux consommateurs s’inquiètent des impacts de la consommation d’aspartame sur les risques de développer un cancer. Cependant, il faudrait être exposé à une très forte concentration de méthanol, et ce, pendant une longue période de temps pour qu’il y ait un risque pour la santé. Par-dessus tout, sachez que le formaldéhyde est rapidement éliminé de notre système. C’est pourquoi il est quasi impossible d’atteindre une concentration qui représenterait un risque pour la santé.
Un mot sur les études
Il est important de mentionner que toutes les études financées par l’industrie concluent que l’aspartame est sans danger. D’un autre côté, 92% des études indépendantes de l’industrie concluent que l’aspartame peut nuire à la santé.
Ceci étant dit, la plupart des études qui ont observé des effets néfastes à la consommation de l’aspartame ont été réfutées parce qu’elles souffraient de plusieurs failles ou parce que les résultats ne pouvaient s’appliquer aux humains ou à un mode de vie habituel. Par exemple, dans plusieurs cas d’études où les animaux développaient des cancers, les animaux utilisés étaient déjà plus à risque de souffrir de divers cancers. Dans un autre cas, le laboratoire où l’étude s’était déroulée avait été victime d’une épidémie d’infections respiratoires parmi les animaux. Ces derniers avaient développé davantage de tumeurs pulmonaires, mais probablement pas à cause de l’aspartame. De même, quelques études menées auprès de rongeurs ont indiqué des effets néfastes sur la santé de ces animaux mais, dans bien des cas, la quantité d’aspartame administrée était de l’ordre de 4 à 5 fois la dose journalière admissible pour l’humain (soit l’équivalent de l’aspartame contenu dans 40 à 50 canettes ingérées quotidiennement).
Conclusion
Selon des estimations de la EFSA, les gens qui consomment le plus de produits contenant de l’aspartame atteignent environ 36 mg/kg /jour. Par conséquent, la plupart des gens consomment moins que la limite journalière fixée. Donc, dépasser la limite n’est pas une crainte à avoir.
Cependant, il ne faut pas seulement penser en termes d’additifs, mais également en termes d’aliments. Les aliments qui contiennent de l’aspartame sont souvent peu nutritifs et la consommation de produits «légers» ou «diètes», contrairement à ce qu’on pourrait croire, mène souvent à une surconsommation de calories.
Ces aliments ne devraient pas faire partie de notre alimentation habituelle car ils entretiennent notre goût pour les aliments sucrés. Les utiliser pour remplacer leur version calorique n’est pas bénéfique à la santé ni à la gestion du poids. Adopter de bonnes habitudes alimentaires, faire de l’exercice régulièrement et consommer de temps en temps des aliments plus sucrés et caloriques, ce sont toutes des caractéristiques d’un mode de vie sain axé sur le plaisir!