Cuisine maison
Saviez-vous que les familles qui préparent et mangent les repas ensemble ont de meilleures habitudes alimentaires ? Pourtant, les Canadiens cuisinent de moins en moins, se réunissent moins autour de la table à l’heure des repas et transmettent moins leurs habiletés culinaires aux générations futures.
Découvrez les bienfaits des repas en famille ainsi que quelques trucs pour prendre plaisir à cuisiner tous ensemble.
Pourquoi cuisiner et manger en famille ?
1. Préparer des soupers à la maison favorise l’adoption de saines habitudes alimentaires.
Face à un manque de temps et d’énergie, plusieurs personnes se tournent vers des aliments transformés, préparés et prêts-à-servir. Ce type de produits fait dorénavant partie des mœurs alimentaires et des habitudes alimentaires des familles québécoises. En effet, les recettes concoctées à partir d’ingrédients de base ont peu à peu laissé place aux produits transformés que l’on assemble en peu de temps, ainsi qu’aux aliments de restauration. L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes effectuée en 2004 révélait d’ailleurs que la moitié des adultes avaient mangé des aliments préparés à l’extérieur de la maison le jour précédent l’entrevue et que les jeunes hommes étaient particulièrement fervents de restauration rapide.
Ces produits préparés sont pourtant trop souvent riches en gras (saturés et trans), en sel et en sucre, en plus d’être pauvres en fibres alimentaires, en vitamines et minéraux. En plus, les grandes portions d’aliments et de boissons sucrées servies dans les restaurants favorisent une consommation excessive d’énergie (calories), ce qui peut occasionner un surplus de poids.
À l’inverse, les repas préparés à la maison nous aident à mieux contrôler le contenu de notre assiette puisqu’il est possible de les préparer avec moins de matières grasses, moins de sucre et de sel et d’y inclure plus de légumes, de fruits, et de produits à grains entiers.
Pour cuisiner des pâtisseries nutritives et appétissantes, lisez notre article : « Pour des gâteaux et des muffins faibles en matières grasses ».
D’ailleurs, la littérature scientifique est claire à cet effet : les repas consommés en famille sont associés à une alimentation de meilleure qualité nutritionnelle autant chez les enfants que chez les adolescents et les jeunes adultes. En effet, la fréquence élevée des repas en famille est associée à une plus grande consommation de fruits et légumes, de produits laitiers, de grains entiers ainsi qu’à une plus faible consommation de repas prêt-à-manger, de grignotines, d’aliments frits et de boissons sucrées chez les jeunes filles et garçons. Les études longitudinales suggèrent également que les bénéfices liés aux repas en famille à l’enfance ont tendance à subsister à l’adolescence ainsi qu’au début de l’âge adulte. C’est dire que les repas en famille sont loin d’être anodins !
Toutefois, l’environnement alimentaire et la qualité des aliments servis à l’heure des repas peuvent minimiser l’impact positif lié aux repas en famille. Par exemple, la livraison d’aliments de restauration à la maison ou les repas en famille consommés devant la télévision peuvent annuler les bénéfices nutritionnels associés au fait de manger en famille. Ceci s’explique par le fait que lorsque notre attention est rivée sur le petit écran, on a moins tendance à être à l’écoute de nos signaux de faim et de satiété. Il est donc probable que l’on mange au-delà de notre niveau de faim. En plus, cela laisse peu de place aux échanges autour de la table.
2. Les familles qui préparent et mangent les repas ensemble transmettent de précieuses habiletés culinaires à leur enfant.
Malheureusement, les plus récentes enquêtes démontrent que nous cuisinons moins. Plusieurs sondages révèlent également que les enfants et les adolescents mangent trop souvent seuls ou devant des écrans (télévision, cellulaire, tablette, etc.).
Un sondage effectué par les Diététistes du Canada auprès de quelque 4000 répondants canadiens fait d’ailleurs ressortir quelques résultats qui portent à réflexion :
- 52 % des répondants consacrent activement seulement de 15 à 30 minutes à la préparation du souper.
- Plus d’un Québécois sur dix (11 %) ne consomme qu’un ou aucun repas en famille par semaine et ils sont 9 % à 14 % à n’en manger que deux ou trois par semaine.
- 32 % des répondants planifient leur souper le jour même. Les répondants âgés de 34 ans et moins ont d’ailleurs plus tendance à prévoir leur souper à la dernière minute.
- Outre le manque de temps (30 %) les Canadiens cuisinent moins par manque d’énergie (26 %), d’idées (23 %), de planification (17 %) et d’habiletés en cuisine (3 %).
Pourtant, le fait de préparer les repas à la maison et de manger en famille offre plusieurs avantages : la possibilité de développer de saines habitudes alimentaires, ainsi que de meilleures compétences culinaires.
En effet, cuisiner en famille est une excellente façon de transmettre certaines traditions familiales et habiletés culinaires aux enfants, tout en favorisant leur autonomie. En voyant que vous prenez plaisir à cuisiner, à goûter et à découvrir de nouveaux aliments, vos enfants imiteront probablement ces comportements favorables pour la santé, qu’ils pourront conserver toute leur vie. Par le fait même, ils seront probablement moins dépendants des produits préparés ou prêts-à-servir riches en gras, en sel et en sucre et consommeront un plus large éventail d’aliments nutritifs. De plus en plus de recherches évoquent d’ailleurs une relation entre les habiletés culinaires et les choix alimentaires des jeunes.
Enfin, les repas en famille constituent un moment privilégié pour échanger avec les autres membres de la famille.
Les résultats du sondage des Diététistes du Canada nous apprennent qu’un peu plus de la moitié des Canadiens (52 %) disent avoir appris à cuisiner de leur mère, ce que d’autres études confirment également. Ceci montre bien que les familles ont un grand rôle à jouer dans la transmission des habiletés culinaires. Par ailleurs, le quart des répondants ont appris par eux-mêmes, 10 % dans des cours de cuisine, des livres ou des magazines.
En fin de compte, en cuisinant davantage, tout le monde y gagne ! Les bénéfices sont indéniables : amélioration de la santé, plaisir de passer du temps de qualité avec ses proches et bien sûr, plaisir de cuisiner.
Des solutions !
Manque de temps et de planification
Bien que la grande majorité des consommateurs canadiens croient aux vertus de la planification des menus à l’avance, plusieurs personnes ont du mal à mettre en application ces bonnes pratiques et à les conjuguer avec leurs occupations quotidiennes. Voici donc quelques trucs concrets pour vous faire gagner du temps !
- Prenez deux heures pour cuisiner en famille un dimanche après-midi. Faites-en suffisamment pour qu’il vous en reste pour un prochain repas et pour faire des provisions dans votre congélateur. Ces mets seront très utiles les soirs où vous manquerez de temps.
- Le soir même, cuisinez toujours une plus grande quantité et conservez les restes pour le dîner du lendemain.
- Dans votre cuisine, transformez un tableau en planificateur de repas. Séparez-le en deux sections : un aide-mémoire incluant les produits alimentaires manquants dans votre garde-manger et vote réfrigérateur ; et un calendrier des dîners et soupers des jours à venir, dans lequel vous pourrez inscrire vos idées de recettes pour la semaine à venir. De cette façon, vous éviterez la panne sèche d’idées et les mots de tête à l’épicerie.
- Assurez-vous d’avoir un réfrigérateur et un garde-manger bien garni pour être prêt à toute éventualité.
- Partagez vos connaissances culinaires et prenez plaisir à cuisiner à plusieurs en prenant part à l’une des 1 382 cuisines collectives du Québec. Pour en savoir plus, visitez le site web du Regroupement des cuisines collectives du Québec.
La mijoteuse et l’autocuiseur arrivent à votre rescousse !
L’autocuiseur, une marmite conçue pour cuire sous pression, permet de préparer de délicieux repas (soupes, ragoûts, plats à base de légumineuses, etc.) qui goûteront comme s’ils avaient mijoté longtemps, même s’ils ont cuit en une fraction du temps. Dans un tel appareil, un ragoût, des pommes de terre entières, ou même un poulet entier seront prêts en moins de 15 minutes.
La mijoteuse, quant à elle, permet de cuire votre souper lentement et en toute sécurité pendant que vous êtes au travail. Il suffit de placer tous les ingrédients dans la mijoteuse le matin et au retour, un bon souper chaud et réconfortant vous attendra ! Encore là, les enfants peuvent mettre la main à la pâte en préparant des crudités ou une salade d’accompagnement, en dressant la table et en préparant des fruits frais pour le dessert.
Manque d’idées
Saviez-vous que plus la planification est faite à l’avance, moins le manque d’idées est identifié comme un obstacle à la cuisine maison ? Encore une fois, tout est une question d’organisation.
En un simple clic, il est maintenant facile et rapide de trouver de nouvelles recettes inspirantes. De plus, avec la panoplie de livres de recettes et de magazines culinaires offerts sur le marché, il est tout simplement impossible d’être à court d’idées !
Lisez notre article « En panne d’inspiration pour les lunchs ? Voici quelques idées ! » pour vous inspirer.
Manque d’habileté en cuisine
Pour parfaire ses habiletés culinaires, la pratique est le mot d’ordre. Commencez par des recettes simples, des potages, des pâtes ou des plats mijotés. Vous gagnerez de l’expérience et de la confiance et au fil du temps, vous pourrez essayer de nouvelles techniques culinaires pour parfaire vos habiletés.
Surtout, n’oubliez pas d’impliquer vos enfants dans la préparation des repas. Ceci leur donnera l’occasion d’observer et de mettre en pratique leurs compétences culinaires, qu’ils pourront conserver toute leur vie. Pour stimuler la curiosité des enfants envers la cuisine maison, faites-leur découvrir des aliments nouveaux aux textures, aux couleurs et aux saveurs variées. Par exemple, intégrez un nouveau légume ou grain entier à vos recettes chaque semaine ou chaque mois.
Plus on cuisine et on mange en famille, plus on y prend goût !