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Au début de l’année, le fabricant des céréales Cheerios, General Mills, a annoncé que ses céréales seraient désormais sans OGM. Partout dans les médias, la nouvelle a été annoncée et acclamée par les organismes « anti-OGM ».
Moi, j’en mange pas des Cheerios. Qu’est-ce que ça change dans ma vie?
Canne à sucre transgénique?!
Dans la déclaration officielle de l’entreprise, on y dit que les deux changements effectués sont mineurs : on a remplacé le maïs et la canne à sucre transgéniques pour des cultures non-GM.
Saviez-vous que la canne à sucre GM n’est pas permise au Canada?
Le seul changement du fabricant, au Canada, est donc d’avoir remplacé l’amidon de maïs GM par de l’amidon de maïs non-GM.
Ok… Et ça change quoi pour moi si je ne mange pas de Cheerios?
Les OGM : pas de risque pour la santé, mais…
En fait, manger des OGM n’a pas de répercussion directe sur la santé. Du moins, c’est ce qui ressort de la grande majorité des études.
Donc, même si j’avais mangé ces Cheerios avant qu’ils ne deviennent réellement sans OGM, les risques pour ma santé auraient été les mêmes qu’après le changement, c’est-à-dire quasi-inexistants.
Alors pourquoi autant d’organismes « anti-OGM » sautent-ils de joie à l’annonce de cette nouvelle?
Les OGM, ne sont peut-être pas dangereux pour la santé, mais beaucoup de détails liés à leur culture sont dérangeants. D’abord, une seule compagnie gère la majorité de ces végétaux et détient un brevet sur leur ADN. Ainsi, les agriculteurs qui décident de planter des cultures GM se trouvent liés à un contrat où ils doivent, années après années, racheter les semences et les herbicides à la même compagnie. Ils sont donc dépendants de cette compagnie.
De plus, les cultures GM ne sont pas sans risque pour l’environnement. Non seulement des dizaines de variétés de maïs, de soja ou de canola ont été délaissées au profit des cultures GM, diminuant ainsi la biodiversité de notre alimentation, mais ces dernières présentent également un risque réel de contamination des plantes sauvages et des autres cultures par la propagation de leur pollen ou de leurs graines.
Donc, même si je ne mange pas des Cheerios, je mange probablement d’autres aliments contenant des OGM et j’encourage ce mode d’agriculture, sans le savoir.
Alors, qu’est-ce que je peux faire si je n’en ai pas envie d’en manger des OGM?
Le début d’une nouvelle ère : la transparence
C’est là le problème. Si je décide d’exclure les OGM de mon alimentation parce que je ne suis pas d’accord avec les pratiques qui entourent leur culture, il est très difficile pour moi de trouver quels aliments en contiennent. Depuis de nombreuses années, les grosses compagnies agroalimentaires, dont General Mills, se battent pour que l’étiquetage des OGM ne devienne pas obligatoire.
Ce changement de cap de la part de la compagnie, c’est un peu comme accepter la défaite de leur combat. Les consommateurs veulent savoir ce que les produits contiennent. Les compagnies n’ont pas le choix d’adhérer aux demandes des consommateurs.
Et c’est ça qui est merveilleux de cette nouvelle de General Mills et c’est pour cela que les organismes « anti-OGM » sautent de joie!
Cette nouvelle, c’est l’annonce implicite que d’ici quelques années, les OGM seront étiquetés sur les produits. Déjà, la chaîne de supermarchés Whole Foods a annoncé qu’elle obligerait bientôt toutes les compagnies produisant les aliments vendus dans ses magasins à afficher clairement s’ils contiennent des OGM.
C’est donc ÇA qui change avec les Cheerios sans OGM. Désormais, si je ne désire pas encourager les cultures GM, je pourrai le faire beaucoup plus facilement. C’est un pas énorme qui vient de se réaliser.