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En juin 2013, le Centre for science in the public interest (CSPI) publiait un communiqué de presse avertissant le public qu’il considérait désormais le Splenda comme un ingrédient dont il fallait se méfier à la suite de résultats inquiétants provenant d’une étude italienne. Extenso fait le point sur la question.
Qu’est-ce que le Splenda?
Le sucralose, commercialisé sous le nom de Splenda par la compagnie McNeil Specialty Products Company, est un édulcorant artificiel non nutritif. Il s’agit d’un produit utilisé pour remplacer le sucre dans plusieurs produits alimentaires. Le sucralose a un pouvoir sucrant très élevé. Par exemple, un gramme de sucralose est aussi sucré que 600 grammes de sucre de table. Le Splenda qui s’achète comme substitut de sucre est donc composé à seulement 1% de sucralose. Le 99% qui reste est principalement constitué de maltodextrines, un agent de remplissage neutre, sécuritaire et utilisé fréquemment par l’industrie alimentaire.
Le sucralose est utilisé dans plus de 4000 produits alimentaires sur le marché, dont des boissons gazeuses, des thés, des cafés, des céréales à déjeuner, des produits de boulangerie, des gommes à mâcher, des bonbons, des condiments et plus encore. Il s’utilise également comme substitut du sucre pour la cuisine à la maison.
Est-ce sécuritaire?
La plupart des instances gouvernementales mondiales (notamment au Canada, États-Unis, Union Européene, Japon, Australie) considèrent que le sucralose est sécuritaire pour la consommation humaine. La dose journalière acceptable établie par Santé Canada est de 9mg/kg de poids corporel. Cette dose journalière est établie à partir d’études effectuées chez les animaux où on observe des effets secondaires avec une certaine dose d’un produit. Cette dose est ensuite retranchée jusqu’à 100 fois pour s’assurer de son innocuité chez l’humain.
Effets secondaires possibles
Quelques études ont trouvé des effets secondaires à la consommation de sucralose. Cependant, elles sont très peu nombreuses et effectuées chez les animaux. Par exemple, une étude effectuée chez des rats a trouvé que la flore intestinale bénéfique des rongeurs était détruite en partie après avoir consommé du Splenda à des doses inférieures à celle recommandée par Santé Canada.
Bien que les données actuelles ne soient pas suffisamment convaincantes pour établir un lien de cause à effet, il est recommandé aux gens souffrant de migraines chroniques de tester le retrait du sucralose de leur alimentation puisque plusieurs personnes associent cette molécule au déclenchement de leurs migraines.
Quel est l’intérêt d’en consommer?
L’intérêt d’utiliser un substitut non nutritif du sucre est de deux ordres. D’abord, en remplaçant le sucre par une molécule qui ne fournit pas de calories, on peut espérer qu’au final, les consommateurs avalent moins de calories et maintiennent ou perdent du poids. De plus, chez les personnes diabétiques, le sucralose est intéressant puisqu’il n’aurait pas d’effet sur la glycémie.
Bien que ce soient les deux buts visés en employant ce produit, la réalité est tout autre. L’académie de nutrition et de diététique américaine a conclu dans un rapport publié en mai 2012 que :
- Autant chez l’adulte que chez l’enfant, l’emploi du sucralose n’amène que de très petites économies de calories et ce, seulement si le produit est employé dans des aliments habituellement sucrés qui contiennent également moins de calories.
- L’emploi du sucralose n’a que peu d’impact sur la balance énergétique totale. Ce petit impact est observé seulement si les produits sont également plus faibles en calories.
- Seulement une étude a démontré que l’utilisation du sucralose pouvait avoir un impact bénéfique sur la glycémie de personnes diabétiques. Cependant, il est important de savoir que dans cette étude, d’autres éléments de la diète étaient modifiés, comme la quantité de fructose et de gras. Il est donc difficile d’isoler l’effet du sucralose. Toutes les autres études n’ont trouvé aucun effet.
L’American Heart Association et l’American Diabetes Association soutiennent également que l’impact du sucralose sur le poids n’est pas prouvé chez les humains.
Qu’en est-il du CSPI?
Le communiqué de presse du CSPI fait référence à une étude italienne ayant observé que des rats consommant du Splenda développaient la leucémie. En septembre 2013, l’étude n’était toujours pas publiée et le CSPI était le seul organisme à s’être positionné sur cette question.