Cancer
La tomate regorge d’éléments nutritifs, comme des vitamines, des minéraux et des fibres. Les scientifiques ont également découvert, il y a quelques années, le lycopène, un antioxydant retrouvé en abondance dans la tomate et les produits à base de tomates, mais aussi dans les fraises et le melon d’eau.
L’hypothèse a été avancée que le lycopène aurait la capacité de réduire le risque de cancer (notamment du cancer de la prostate). Toutefois, à la lumière des résultats obtenus jusqu’à présent par la recherche dans ce domaine, il est actuellement impossible de supporter ou de réfuter l’utilisation du lycopène pour la prévention ou le traitement du cancer de la prostate.
Voyons-y de plus près.
Du lycopène à faire rougir!
Le lycopène est le pigment qui donne à la tomate sa couleur rouge. Cet antioxydant fait partie de la famille des caroténoïdes, au même titre que le bêta-carotène. Le corps absorbe plus facilement le lycopène contenu dans les tomates transformées en jus, en sauce ou en concentré.
En tête du palmarès…
Le cancer de la prostate est le type de cancer le plus répandu chez les hommes. Au Canada, un homme sur 8 risque de développer le cancer de la prostate au cours de sa vie et un sur 27 en mourra.
Selon des études d’observation, des apports élevés en lycopène alimentaire seraient associés à de faibles risques de cancer de la prostate. Mais qu’en est-il vraiment?
De la sauce tomate en prévention?
Plusieurs études d’observation suggèrent qu’une consommation élevée de tomates (particulièrement les tomates transformées en jus, en sauce et en concentrés) pourrait jouer un certain rôle dans la prévention du cancer de la prostate. Toutefois, ces résultats positifs n’ont pas été observés par toutes les études.
En 2006, une étude menée auprès de 29 000 hommes américains a remis ces résultats en question. Aucune association n’a été observée entre la consommation de lycopène ou de produits dérivés de la tomate et le risque de cancer de la prostate.
En 2013, une méta-analyse rassemblant les résultats de 17 études de cohorte ou de cas-contrôle n’a pas trouvé d’association significative entre la consommation de tomates (crues ou cuites) ou de lycopène et les risques de cancer de la prostate.
Des études cliniques ont mesuré avec plus de précision l’effet du lycopène dans la diète, soit en comparant des personnes ne consommant pas de lycopène avec des personnes qui en consomment de plus grandes quantités. La méthodologie des études est très hétérogène, ce qui rend l’interprétation des résultats difficile. Ainsi, les preuves sont actuellement insuffisantes pour appuyer ou réfuter l’utilisation du lycopène dans la prévention du cancer de la prostate.
Que devons-nous retenir de tous ces résultats?
Il faudra encore plusieurs études pour clarifier le rôle de la tomate et du lycopène dans la prévention du cancer de la prostate.
Ceci étant dit, il reste assez clair que plusieurs cancers sont directement influencés par ce que nous mangeons, par notre poids et par notre condition physique. Une consommation élevée de légumes et de fruits est reconnue comme contribuant à la prévention des cancers, dont celui de la prostate.
Bref, bien que les effets préventifs du lycopène contre le cancer de la prostate ne soient pas prouvés, rien ne vous empêche d’intégrer la tomate, crue ou cuite, à une alimentation riche en légumes et en fruits! Vous serez gagnant sur toute la ligne!