Sauter le déjeuner est un bon moyen pour perdre du poids

Poids

FAUX Au début des années 2000, certaines études épidémiologiques ont plutôt remarqué que les personnes qui déjeunaient tous les jours avaient un poids inférieur à celles qui ne déjeunent jamais ou rarement. Des recherches ont également démontré que les gens qui perdaient volontairement du poids à la suite d’un régime conservaient mieux leur nouveau poids que ceux qui omettent le premier repas de la journée.

Comment expliquer ce lien entre le déjeuner et le maintien d’un poids santé ? À l’époque, plusieurs hypothèses ont été avancées par les chercheurs :

  • D’abord, déjeuner permettrait de mieux contrôler les fringales et ainsi d’éviter le grignotage d’aliments riches en sucre et en matières grasses durant l’avant-midi (muffin du commerce, brioche, chocolatine, etc.).
  • Le déjeuner contribuerait à calmer la faim jusqu’au dîner, donc à manger un repas du midi moins copieux et volumineux. Par le fait même, il permettrait de consommer moins de calories au cours de la journée.
  • L’habitude de sauter le déjeuner peut être liée à un régime amaigrissant qui, en soi, force l’organisme à ralentir son métabolisme (sa dépense d’énergie).
  • Enfin, les enfants et les adolescents qui ne déjeunent pas sont souvent moins actifs physiquement, mangent plus souvent seuls ou devant la télévision, tous des facteurs qui contribuent au gain de poids.

Toutefois, une dizaine d’années plus tard, la validité de ces mécanismes hypothétiques n’a toujours pas été établie. D’ailleurs, selon les études expérimentales disponibles à l’heure actuelle, le fait de sauter le déjeuner n’a pas été associé à une consommation plus élevée de calories au cours de la journée. Autrement dit, sauter le déjeuner ne semble pas occasionner une augmentation des apports caloriques suffisamment grande aux repas subséquents pour compenser totalement le déficit énergétique créé par l’omission du déjeuner. De plus, les résultats variables provenant des essais randomisés contrôlés ne permettent pas d’établir un lien clair entre la prise d’un déjeuner et la saine gestion du poids.

Et si sauter le déjeuner pouvait même mener au surpoids ?

Une méta-analyse d’études transversales a démontré que le risque de souffrir de surpoids ou d’obésité s’élevait de 55 % lorsque le déjeuner était sauté. Toutefois, cette association ne permet pas d’établir une relation de cause à effet claire. Par exemple, le fait de déjeuner peut tout simplement refléter l’adoption de saines habitudes de vie (alimentation et exercice) de façon générale. Une étude transversale effectuée au Royaume-Uni a d’ailleurs révélé que les gens qui avaient toujours l’habitude de déjeuner étaient plus actifs que les personnes qui déjeunaient parfois ou jamais.

Les études d’observation prospectives démontrent également que l’omission du déjeuner sur une longue période de temps joue potentiellement un rôle au niveau du gain de poids après 3,7 à 10 ans, même si l’effet semble plutôt faible. Selon une méta-analyse d’études transversales effectuée en 2011, ce phénomène s’observerait non seulement dans les pays occidentaux, mais aussi dans diverses communautés culturelles en Asie, en Océanie et en Extrême-Orient qui ont de plus en plus tendance à sauter le repas du matin dans les régions industrialisées. Notons toutefois que la définition accordée au fait de sauter le déjeuner varie grandement d’une étude à l’autre, allant de ne rien ingérer le matin à déjeuner 6 fois par semaine.

Les études expérimentales à court terme (d’une durée de 1 journée à 3 semaines) et les essais randomisés contrôlés révèlent des résultats variables. Fait intéressant, des études expérimentales démontrent que les sujets qui ne déjeunaient pas avaient un niveau de faim beaucoup plus élevé avant le dîner que les participants qui avaient déjeuné. Toutefois, même si cette sensation pouvait occasionner une prise alimentaire légèrement plus grande aux repas subséquents et plus de grignotage au cours de la journée, elle ne se traduisait pas nécessairement par une prise alimentaire plus élevée au cours d’une journée complète comparativement aux participants qui déjeunaient.

Bref, le rôle que le déjeuner joue sur la saine gestion du poids demeure incertain à l’heure actuelle et de plus amples recherches sont nécessaires pour élucider les mécanismes d’action évoqués par les chercheurs au début des années 2000. Une méta-analyse effectuée en 2013 a d’ailleurs permis de démontrer le manque de donnée probante et les biais présents dans plusieurs études portant sur l’effet de la consommation du déjeuner sur le poids.

Le déjeuner influence surtout la santé en général

Déjeuner permet surtout de satisfaire ses besoins nutritifs quotidiens et de fournir le carburant dont notre corps a besoin pour bien fonctionner tout au long de la journée. Des études ont d’ailleurs permis de constater que les gens qui déjeunent consomment plus de fibres alimentaires, de calcium, de fer, de potassium, de magnésium et d’acide folique que les autres. En effet, ces nutriments se retrouvent notamment dans les céréales et le pain de grains entiers, le lait et les autres produits laitiers, ainsi que dans les fruits : tous des aliments qui s’intègrent facilement et délicieusement à un bon déjeuner !

Et qu’en est-il des boissons ? Est-ce qu’un bon grand verre de jus d’orange le matin est gage de santé et de poids santé ? En fait, les boissons sucrées (jus ou cocktail de fruits, cafés ou thés aromatisés) ont une teneur élevée en sucre et bien pauvre en nutriments. La modération est donc de mise avec ce type de boissons qui ne comblent pas la faim et qui sont associées à diverses maladies et problèmes de poids. Pour s’hydrater, l’eau, le lait et les boissons de soya enrichies non aromatisées demeurent vos meilleurs alliés. Pour en savoir plus, lisez notre article : Les bonbons liquides.

Matins pressés ? Pourquoi ne pas opter pour un déjeuner sur le pouce ? Trouvez quelques suggestions dans notre article : Déjeunez sur le pouce.

Laisser un commentaire

error: