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Selon mon expérience en restauration, il y avait deux fêtes où les gens vont au buffet : Pâques et la fête des Mères. Les buffets de la fête des Mères avaient toujours un petit quelque chose de plus que tous les autres. On mettait le paquet. Pourquoi? Probablement parce que tous les cuisiniers voulaient inconsciemment remercier leur mère pour tous les repas qu’elles leur avaient préparés. Et aussi pour sauver les pères de préparer un repas qui ne plairait probablement à personne, malgré toutes leurs bonnes intentions.
Cuisiner pour quelqu’un, c’est lui montrer qu’on l’aime. En tout cas, c’est mon avis. Il y a quelque chose de tellement réconfortant à manger un mets que quelqu’un a préparé en pensant à nous. Alors, si vous décidez de cuisiner (ou de fortement suggérer à l’être cher de le faire), voici deux aliments du Québec à mettre au menu de la fête des Mères.
Le homard du Québec
La saison du homard a officiellement débuté le 13 avril dernier aux Iles de La Madeleine et le 20 avril en Gaspésie. Il y a plusieurs bonnes raisons d’en profiter : c’est bon pour l’économie des Maritimes, la saison est courte, c’est une pêche durable, et finalement c’est tellement bon!
Fait très intéressant, les homards de la Gaspésie portent un identifiant alphanumérique fixé à une de leurs pinces. En rentrant le code de votre homard sur le site www.monhomard.ca , vous apprendrez notamment comment il a été pêché ainsi que sa provenance.
Cuisson du homard
Pour cuire le homard, vous avez seulement besoin d’une grande marmite, d’une longue paire de pinces et d’une minuterie. Côté technique de cuisson, la méthode la plus traditionnelle demeure à l’eau bouillante bien salée. Pour des homards allant de 450 à 560 g, le temps de cuisson tournera autour de 10 à 12 minutes. Le temps de cuisson se calcule à partir du moment où l’eau recommence à bouillir.
Une fois cuit, je préfère décortiquer en grande partie le homard sur le comptoir proche de l’évier, et non à table, pour plusieurs raisons.
- Personne n’apprécie être arrosé d’hémolymphe* de homard… surtout Maman qui s’est mise chic et qui a dépoussiéré ses « beaux » bijoux pour l’événement.
- La petite bavette en plastique est d’une inefficacité légendaire. Si vous tenez absolument à décortiquer votre homard à table, alors pensez superficie et remplacez votre bavette avec un sac de poubelles orange. Ceci est très important, car…
- L’hémolymphe, en séchant, dégage une odeur très peu plaisante qui peut entrer en compétition avec le Chanel no 5 de Maman. Le parfum au homard n’existe pas, alors nul besoin de l’inventer.
*Hémolymphe : Liquide blanc mousseux qui sort du homard quand on le décortique. À garder en mémoire pour votre prochaine joute de Scrabble.
Pour le décortiquer, vous pouvez choisir la technique de Ricardo, mais je dois dire que j’utilise la technique de Danny St-Pierre. Bref, les deux sont bonnes!
C’est sûr que si vous avez une douzaine d’invités, décortiquer au complet les homards peut être un long calvaire. Dans ce cas, laissez tout de même un peu de travail aux invités. Je vous suggère donc de :
- Retirer les pinces, les pâtes et la queue du homard.
- Laisser de côté la tête-thorax du homard et tout le jus qui en sort…
- Donner un coup de couteau à la base des deux pinces (comme Danny St-Pierre) afin de faciliter le retrait de la chair par vos invités.
À table
Quelques éléments sont aussi essentiels sur la table pour assurer le bon fonctionnement du repas. Mettez à la disposition de chaque invité un couteau ou une fourchette à homard ou des ciseaux de cuisine, un bol pour les carapaces et un linge humide pour se laver les mains.
Pensez aussi aux accompagnements. Personnellement, je n’ai jamais été un admirateur de beurre à l’ail. J’aime le beurre et l’ail, mais séparément et pas avec du homard. Je trouve que ça cache toutes les subtilités gustatives de la chair. Je préfère de loin le quartier de citron, car plus frais en bouche. De plus, l’acidité du citron fait ressortir le goût salé du homard.
Pour accompagner le homard, ça prend aussi des légumes. On en profite donc pour choisir des légumes de saison du Québec.
Les asperges du Québec
Tout comme le homard à ce temps-ci de l’année, la saison des asperges québécoises débute en ce moment même pour se prolonger jusqu’à la fin juin.
Les asperges se préparent de plusieurs façons pour bien accompagner le homard. De façon générale, j’aime les asperges bien croquantes.
- Déposées sur un grill bien chaud, à feu moyen-élevé pendant 2 à 3 minutes, juste le temps d’avoir quelques marques, puis on les sert avec une vinaigrette balsamique.
- Coupées de biais en tronçons de 3 à 4 centimètres, et sautées à la poêle à feu moyen élevé avec des flocons de noix de coco dans un peu d’huile d’olive pendant 3 à 4 minutes.
- Rôties au milieu du four à 200 °C (425 °F) sur une plaque recouverte de papier parchemin pendant 10 minutes. On les badigeonne légèrement d’huile de canola, puis on ajoute des amandes effilées et on arrose d’un mince filet de sirop d’érable.
- Coupées en tronçons et sautées à feu moyen pendant 3 à 4 minutes dans de l’huile d’olive, avec un oignon émincé, quelques pincées au goût de cari en poudre, et le tout arrosé de jus de lime.
Voilà donc seulement quelques idées pour vous aider. En y mettant de l’amour, je suis sûr que vous cuisinerez tous d’excellents mets pour vos mères.
Bonne fête des Mères!