Blogue
À l’aube du Jour de la Terre (22 avril), il est sage de prendre un instant pour faire le point sur ses habitudes et de voir ce qu’on peut faire pour s’améliorer afin d’être encore un peu plus écologique au quotidien.
À l’égard de l’alimentation, il y a de nombreuses façons de consommer plus responsablement. Par exemple, on peut : choisir des sacs réutilisables, réduire l’utilisation de vaisselle et de gobelets jetables, limiter le suremballage, recycler, composter, éviter le gaspillage alimentaire, faire les courses à peids, opter pour des aliments biologiques, favoriser (surtout en saison) les aliments produits localement (et, pourquoi pas, adopter un fermier de famille et cultiver quelques victuailles au jardin ou sur le balcon), manger moins de viande (et quand on en mange, la choisir de producteurs qui se préoccupent de leurs impacts sur l’environnement ainsi que du bien-être animal), puis, opter pour des poissons et fruits de mer qui ne sont pas en danger et dont la pêche ne menace pas la biodiversité et les écosystèmes marins. C’est ce qu’on appelle la pêche durable.
Se procurer des produits de la pêche durable
C’est bien beau la pêche durable, mais en pratique, comment s’assurer de mettre des poissons et fruits de mer responsables au menu? Pour s’aider, différents organismes constituent des listes auxquelles on peut se référer pour connaître les espèces à favoriser ou à éviter. Ces listes sont souvent disponibles en formats portefeuille, afin de les avoir à la portée de la main lorsqu’on fait les courses. (Certaines proposent également une application pour les téléphones intelligents). L’article La pêche aux poissons verts donne les liens directs vers ces listes, ainsi que beaucoup d’information pour les curieux. Récemment, l’Aquarium de Québec a aussi publié un guide de consommation des produits de la mer.
Pêche durable, oui, mais à quel prix?
La langouste des Caraïbes, les huîtres, le pétoncle géant et l’omble chevalier sont classés parmi les meilleurs choix durables. Si on mangeait ces produits au moins deux fois par semaine, ce ne serait pas sans ravir les amateurs de poissons et fruits de mer, et les écosystèmes marins s’en porteraient certes mieux… Mais il y a toutefois fort à parier que votre banquier rouspéterait et que votre portefeuille vous en tiendrait rigueur.
Or, sur les listes des meilleurs choix, il n’y a pas que des huîtres et des pétoncles géants! Il y a aussi quelques poissons qui sont plus abordables et faciles à trouver. Parmi ceux-là, on peut penser aux moules ou à la truite arc-en-ciel du Canada. Autres choix abordables, qui sont en prime des poissons situés en bas de la chaîne alimentaire : le maquereau et la sardine.
« Beurk des sardines »
La sardine fraîche-congelée est facile à trouver à Montréal. Quant aux conserves de sardines, elles sont disponibles dans toutes les épiceries aux quatre coins de la province. En plus d’être si faciles à trouver, elles figurent non seulement parmi les choix responsables, mais aussi parmi les poissons les plus riches en oméga-3. Au congélateur ou en boîtes, elles se conservent bien et sont par le même fait idéales à avoir à la maison pour des repas ou des lunchs improvisés. Et comme si ce n’était pas assez, elles coûtent à peine quelques sous!
Elles semblent avoir tout pour elles ces sardines… sauf peut-être une chose : leur goût un peu prononcé pour qui n’y est pas habitué. Entendez-vous déjà les exclamations de vos enfants, de votre conjoint ou de vos convives en leur annonçant un repas de sardine?
S’inspirer des cuisines d’ailleurs
Si on n’a pas été exposé plusieurs fois à un aliment donné, non seulement n’a-t-on peut-être pas eu l’occasion de se familiariser avec son goût, mais il est probable également qu’on ne soit pas particulièrement outillé ou inspiré pour le préparer de façon alléchante… et ainsi mettre toutes les chances de son côté pour le trouver savoureux! Ne serait-ce pas le principal problème avec la sardine? Étant peu présente dans la cuisine traditionnelle d’ici, plusieurs n’auraient pas eu l’occasion de l’apprivoiser? Force est de constater que malgré ses atouts, elle demeure trop souvent boudée.
Qu’à cela ne tienne, on peut s’inspirer des cuisines d’ailleurs pour trouver des façons simples et alléchantes d’intégrer la sardine à nos menus! En effet, dans certaines cultures culinaires, elle est bien loin d’être boudée! Je pense entre autres au Portugal où les sardines grillées sont régulièrement au menu (sardinhas assadas). On y aime aussi les sardines en boîte. À Lisbonne, une toute petite boutique fort mignonne ne vend que des sardines et autres poisson en conserves depuis 1930, à mille et un parfums différents. Vraiment inspirant! Mon sac à dos était d’ailleurs vraiment plus lourd quand je suis sortie de la Conserveira da Lisboa!
Week-end sardine
Suite au défi des Nouveaux légumes proposé par Philippe au mois de mars, j’étais sur une lancée! Je me suis donné à moi-même le défi de faire un week-end de cuisine de la sardine, en m’inspirant des saveurs vedettes de différentes cultures culinaires.
J’ai opté pour les sardines en conserve puisqu’elles se trouvent aisément partout. J’ai donc investi un gros 12 dollars et des poussières pour acheter une dizaine de boîtes de sardines. Et j’ai cuisiné ce qui suit :
- À la française. J’ai fait des rillettes de sardines aux fines herbes. Les sardines s’écrasent très facilement et en y ajoutant un peu de de beurre, du jus de citron et des herbes fraîches au goût, on obtient une délicieuse tartinade à savourer à l’apéro avec des biscottes ou des croûtons.
- À l’espagnole. J’ai fait un trio de tapas à base de sardines. Deux des recettes sont du livre Les tapas de Marie-Fleur (de Marie-Fleur St-Pierre, chef au restaurant Tapeo, à Montréal). La première est une salade de fenouil aux sardines (qu’on peut trouver en ligne par ici) : saveur très fraîche, un régal. La seconde est un croûton de sardines aux oignons caramélisés. Pour compléter mon trio de tapas, j’ai fait des croquettes de sardines à la menthe et à la coriandre, une idée trouvée dans La Presse cet hiver. Je me l’étais mise de côté en me promettant de l’essayer bientôt. C’est fait (et c’est d’ailleurs très facile à faire!).
- À l’asiatique. J’ai pris une recette de ravioli pékinois (porc, crevette, chou) et j’ai remplacé le porc haché par de la sardine. (Pour rester dans l’esprit du poisson responsable, j’ai opté pour des crevettes nordiques). C’était délicieux! Les saveurs asiatiques de la garniture des dumplings (gingembre frais, huile de sésame…) rendaient la sardine pratiquement méconnaissable. Une idée pour s’habituer graduellement au goût de la sardine.
- À l’italienne. J’ai essayé les pâtes thon et pesto de tomates séchées de Josée Di Stasio, en remplaçant le thon par des sardines. Une belle idée! Une autre idée serait de faire des pâtes à la puttanesca (aux anchois) en remplaçant les anchois par la sardine.
Voilà pour ma cuisine du week-end dernier. Et voici d’autres idées de recettes au poisson que je prévois essayer avec de la sardine… à tester!
- Une soupe tunisienne de poisson (sardine, cumin, harissa, menthe, citron)
- Des galettes de poisson thaï (sardine, sauce poisson, pâte cari rouge, coriandre)
- Pourquoi ne pas essayer une pissaladière en remplaçant les anchois par des sardines? Une autre idée, ici en tarte fine.
- Il y a plusieurs recettes de poisson dans la cuisine marocaine (tagine, sauce chermoula, etc.). Des idées à tester avec des sardines!
- Des feuilletés à la méditerranéenne (sardine, tomate séchée, fêta, ail, basilic, pâte feuilletée ou pâte de brick)
Et vous?
Avez-vous des façons gagnantes de cuisiner la sardine en conserve?
Si non, je vous invite à piger dans les pistes ci-dessus et à partager vos commentaires!
Bonne Journée de la Terre… et bon appétit!