Gestion du poids
Le «gargantuesque» est la caractéristique nationale de nos voisins du sud. Depuis quelques années, les superportions sont devenues la norme à un tel point que la population américaine ne sait plus à quoi ressemble une portion d’aliment ou de boisson normale. De notre côté de la frontière, la situation n’est pas aussi alarmiste, mais l’influence de l’oncle Sam est parfois très forte. Mieux vaut prévenir…
Population de surconsommation
Il est évident que la génétique ne peut pas expliquer à elle seule l’augmentation fulgurante des cas d’obésité des dernières décennies dans les pays développés. La surconsommation et la sédentarité sont pointées du doigt pour être en grande partie responsables de cette «épidémie» d’obésité.
La nourriture est omniprésente dans nos vies. Au cinéma, au centre commercial, au travail, et même dans les écoles… Que vous alliez à peu près n’importe où, vous avez accès, facilement et rapidement, à des aliments.
Ce phénomène de société présente de nombreux pièges pour votre silhouette:
- Cette constante sollicitation de nourriture réveille la gourmandise et le désir de manger, ce qui vous incite à manger plus.
- Généralement, les aliments qui sont rapidement et facilement disponibles à l’extérieur de la maison sont très attrayants, mais très caloriques, très riches en matières grasses et en sodium, et de faible valeur nutritive.
- À peu près partout, les portions offertes sont outrageusement démesurées.
Des portions démesurées
Une équipe de chercheurs américains a comparé les portions actuellement disponibles dans les restaurants et les épiceries, ainsi que celles proposées dans les livres de recettes, aux portions disponibles dans les années 50-60. Résultat: dans toutes les catégories (sauf une, le pain), les portions ont grossi!
Cette expansion des portions a débuté dans les années 70, mais s’est surtout fait remarquée dans les années 80. Depuis ce temps, elle ne cesse de grimper.
À titre d’exemple, le seul format de frites offert dans un restaurant fast-food des années 50 était de 2,5 oz. Aujourd’hui relégué au rang des «petits formats», il se laisse aisément dépasser par le format moyen (en moyenne 4 oz) et le grand format (en moyenne 6 oz). Aux États-Unis, on va même jusqu’aux formats «super», «méga» et «géant»!
Petit ou grand?
Un grand format de frites contient 340 Calories de plus qu’un petit format. Pour brûler la différence de Calories, vous devrez faire 60 minutes de marche rapide!
Même si cette augmentation est plus évidente dans les chaînes de restauration rapide, les portions consommées à la maison sont également plus grosses.
Les mégaportions sont omniprésentes, mais pourtant elles passent inaperçues. Elles sont devenues la norme:
- Les assiettes de déjeuner débordent (fruits, saucisses, œufs, pomme de terres rissolées, etc.).
- Les formats de boissons gazeuses peuvent désaltérer une famille au complet.
- Les sceaux de maïs éclaté vendus au cinéma peuvent contenir jusqu’à 16 tasses de maïs (comparativement à 3 tasses dans les années 70).
- Les cornets de crème glacée ont maintenant deux et même trois boules.
- Les muffins commerciaux sont énormes.
De nombreux autres exemples reflètent la démesure des portions que nous offre l’industrie alimentaire.
Plus il y en a, plus on en mange
Des études ont démontré que, placés devant une grosse assiette de macaroni, les adultes ont tendance à manger environ 30% de plus qu’ils l’auraient fait avec une plus petite portion, et ce, sans même se rendre compte que la grosseur des portions avait changé! La même tendance est observée chez des adultes ayant mangé presque 75% plus de soupe, car leur bol truqué ne se vidait jamais.
Pensez-y la prochaine fois que:
- vous plongerez la main dans le sac de croustilles;
- vous irez dans un restaurant où la nourriture vous est offerte sous forme de buffet;
- vous serez tenté d’acheter le plus gros format pour seulement quelques sous de plus;
- vous aurez à choisir entre un steak de 4, 8, 12 ou même 24 oz;
- vous aurez à choisir entre un sous-marin de 6, 8, 10 ou 12 pouces.
La mise en marché des produits allégés a aussi, inconsciemment, poussé les gens à manger plus.
Le format des portions et le taux d’obésité ont parallèlement augmenté. Sans être la seule cause, les mégaportions encouragent à manger plus et contribuent certainement à l’obésité.
Les « superportions » incitent à manger plus et stimulent les adultes comme les enfants à acheter plus. Alors que vous prenez des kilos, l’industrie alimentaire, elle, fait des profits…
Les solutions
Simpliste à première vue, la première solution consiste à manger dans de petites assiettes (soucoupes ou assiettes à déjeuner). Si vous aimez la plénitude, vous serez servi et, du coup, vous réduirez aussi les calories ingérées.
Prenez le temps de manger. Il faut environ 20 minutes pour que les signes de satiété partent de l’estomac et se rendent à votre cerveau. Si vous mangez en moins de temps, vous pourrez facilement ingurgiter plus du double des Calories avant de vous rendre compte que vous n’avez plus faim.
Au restaurant, prenez de plus petites portions. Très souvent, il est amplement suffisant de prendre 2 entrées. Aussi, n’hésitez pas à partager votre repas avec un ami. La plupart du temps, les portions sont assez généreuses pour nourrir 2 personnes.
Prenez toujours les petits formats. Résistez aux promotions du style «pour quelques sous de plus, obtenez…».
Si vous avez peur d’avoir faim, comblez plutôt votre repas avec des légumes, des fruits et un produit laitier.
Une portion normale, c’est quoi?
Vous vous demandez à quoi ressemblent des portions normales? Basez-vous sur le Guide alimentaire canadien. Voici le portrait d’une assiette idéale pour le repas du midi ou du soir:
- Le quart de votre assiette devrait être occupé par des produits céréaliers (soit 2 tranches de pain, 250 ml de riz ou de pâtes à grains entiers, ou un pain à hamburger, ou un bagel, etc.).
- La moitié de votre assiette devrait être occupée par les légumes (soit 250 ml de légumes ou 500 ml de laitue).
- Le quart de votre assiette devrait être occupé par le groupe des viandes ou des substituts (75 g ou 2 1/2 oz de viande, de volaille ou de poisson, ou 150 g de tofu ou 175 ml de légumineuses).
Accompagnez le tout d’un produit laitier et d’un fruit.
Finalement, écoutez votre corps. Mangez lorsque vous avez faim et arrêtez dès que celle-ci est satisfaite. Devant votre repas favori, il peut certes être difficile de vous arrêter. Mais dites-vous bien que ce n’est pas la dernière fois que vous le retrouverez dans votre assiette… |
Références