Ces allégations qui portent à confusion

Achats/étiquettes nutritionnelles

À l’épicerie, vous hésitez entre deux boîtes de barres de céréales. Après mûre réflexion, vous optez pour les barres de céréales qui vous semblent les plus santé : celles « garnies de vrais fruits ». Et si, malgré les apparences, ce n’était pas le meilleur choix? Extenso a relevé pour vous 5 types d’allégations qui peuvent porter à confusion.

1. « Sans », tout naturellement …

Sans cholestérol, sans matières grasses… Certaines composantes de notre alimentation ont mauvaise presse. Il est donc avantageux pour l’industrie alimentaire de mettre l’emphase sur leur absence dans les produits offerts.

Mais quand le produit en question ne contient pas, tout naturellement, de cholestérol, de matières grasses ou de tout autre ingrédient, ce type d’allégation suggère à tort que le produit constitue une option plus santé que ses concurrents.


Quelques exemples :

  • L’huile « sans cholestérol » : Le cholestérol est retrouvé uniquement dans les produits d’origine animale. D’origine végétale, toutes les huiles sont donc « sans cholestérol »!
  • Le Jell-O « sans matières grasses » : Fait de gélatine et de sucre, le Jell-O n’a jamais contenu et ne contiendra jamais de matières grasses.
  • Shortening végétal « sans sel, ni sucre » : depuis toujours et pour toujours puisque le shortening est fait à 100% de matières grasses (et particulièrement des gras trans)!

2. Quand l’ingrédient fait l’aliment

« Garnis de vrais fruits », « faits de flocons d’avoine
entière », … Ce n’est pas parce qu’un produit contient un ingrédient santé qu’il devient lui-même une alternative santé.

La quantité utilisée de ces ingrédients santé et les autres ingrédients présents dans le produit jouent un rôle important dans la valeur nutritive globale du produit. Et l’ajout de sucre et de matières grasses réduit souvent la qualité nutritionnelle des produits commerciaux.

Enfin, lorsque l’ingrédient santé est au 10e rang dans la liste des ingrédients, il est juste de se poser des questions.


Quelques exemples :

  • Barres de céréales « garnies de vrais fruits » : Leur garniture contient beaucoup plus de sucre que de fruits. Il serait alors généralement plus juste d’indiquer « garnie de confiture de fruits ».
  • Craquelins « aux légumes » : il vous faudra consommer beaucoup de craquelins afin d’obtenir votre portion de légumes et leurs bénéfices pour la santé!
  • Craquelins « multigrains » : plus riche en fibres oui, mais plus riche en Calories et en matières grasses aussi…

3. Des « allégés » de catégorie poids lourd

Vous recherchez frénétiquement les allégations de type « léger » sur les étiquettes de produits, soit pour diminuer votre consommation de Calories ou de matières grasses. Mais être « léger » ne veut pas toujours dire « santé »…

Pour diminuer la quantité de matières grasses contenue dans un produit, l’industrie utilise parfois le sucre pour permettre au produit de conserver sa texture et son goût initial.

Et pour remplacer le sucre dans certains aliments, on utilise parfois …des matières grasses. C’est donc une roue sans fin.


Quelques exemples:

  • Beurre d’arachide « léger » : Dans ce cas ci, les matières grasses sont remplacées par du sucre… Et une cuillère à table contient seulement 10 Calories de moins que la version originale!
  • Biscuits « réduits en matières grasses » : Ces biscuits contiennent souvent davantage de sucres et ont généralement la même valeur énergétique que la version régulière.
  • Dessert glacé « réduit en sucre » : la version allégée en sucre peut contenir plus de matières grasses que la version originale, surtout dans le cas des barres enrobées de chocolat.

Un produit allégé en matières grasses ou en sucre n’est donc pas toujours moins calorique. Comparez toujours la valeur nutritive (Calories, sucres, lipides) des produits allégés avec la version originale.

4. De la valeur ajoutée à toutes les sauces!

En prenant un aliment populaire et en lui additionnant un nutriment pouvant apporter des bienfaits pour la santé, l’industrie ajoute de la valeur commerciale à leurs produits. Mais est-ce que des biscuits seront meilleurs pour la santé s’ils sont enrichis de calcium? Est-ce vraiment la façon dont vous souhaitez augmenter vos apports en calcium?

Une douceur demeure une douceur : un aliment consommé occasionnellement peut s’intégrer à une alimentation variée et équilibrée qui, elle, vous fournira les vitamines et les minéraux dont vous avez besoin pour vieillir en santé.


Un exemple :

  •  Des biscuits au chocolat « source de calcium »… mais aussi source importante de Calories! Et pour combler le quart (25%) de vos besoins quotidiens en calcium, vous devrez manger 20 biscuits! Fiez-vous davantage au verre de lait qui accompagne une portion raisonnable de ces biscuits pour vous assurer des os en santé…

5. La mauvaise comparaison

Lorsqu’un produit annonce qu’il contient « 50 % moins d’un élément nutritif » (matières grasses, cholestérol, sel, etc.), il se compare au produit original de la même marque.

Ainsi, il n’est pas rare d’observer que le produit allégé d’une marque ait la même valeur nutritive que la version originale d’une autre marque. Il faut donc rester vigilant.


Quelques exemples :

  • Un craquelin cuit au four de la marque X porte la mention « 50 % moins de matières grasses ». Il se compare ici à un craquelin frit de la marque X. Toutefois, dans la gamme des craquelins cuits au four, c’est celui qui contient le plus de matières grasses!
  • Une barre tendre « réduite en gras » de la marque Y se compare à la version enrobée de chocolat de la même marque. Cette barre contient toutefois plus de matières grasses que la version originale du concurrent…

Pour éviter les pièges des allégations nutritionnelles :

  • Lisez les petits caractères : ils apportent souvent des précisions indispensables
  • Comparez le produit modifié à la version originale et aux produits des concurrents
  • Vérifiez la liste des ingrédients : elle indique ce qui se trouve dans l’aliment et l’ordre d’importance de chaque ingrédient
  • Jetez un coup d’œil au tableau de la valeur nutritive pour connaître la vraie teneur en matières grasses, en sucres et en Calories…
  • Regardez toujours le produit dans son ensemble et évitez de vous fier aux déclarations tape à l’œil.

L’étiquetage alimentaire demeure une source inépuisable d’information sur les produits que vous consommez. Soyez curieux, allez plus loin que la simple allégation sur le devant de la boîte et vos efforts seront récompensés. Un consommateur renseigné en vaut deux!

Références

  • Agence canadienne d’inspection des aliments. Chapitre 7 – Allégations concernant la valeur nutritive. Guide d’étiquetage et de publicité sur les aliments. [En ligne]. https://www.inspection.gc.ca/francais/fssa/labeti/guide/tab7f.shtml (Page consultée le 9 août 2012).

Laisser un commentaire

error: